Tunisie: la LCR dénonce l'assassinat politique de Chokri Belaïd (LCR.be)
Par le Mercredi, 06 Février 2013
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Alors que la révolution tunisienne entre dans sa troisième année, le monde se réveille ce 6 février 2012 avec l'horrible assassinat par balles de Chokri Belaïd, le secrétaire général des Patriotes démocrates unifiés, un parti de la gauche radicale tunisienne, constituant du Front populaire pour la réalisation des objectifs de la révolution.
Cet ignoble assassinat fait suite à une série d'agressions et d'attaques contre des militants de l'opposition, des syndicalistes, des locaux de syndicats, des femmes, des activités politiques et artistiques. Mais surtout contre les mouvements de grève et les manifestations revendicatives organisées. Des attaques qui ont été organisées ou revendiquées dans la plupart des cas par des hordes salafistes qui sévissent sous la bannière de ladite "Ligue de protection de la révolution".
Déjà le 18 octobre 2012, Lotfi Nagdh, le coordinateur du mouvement Nidaa Tounis (l’Appel de la Tunisie, parti de l'ex-Premier ministre tunisien et président de la Chambre des députés sous Ben Ali) à Tataouine, dans le sud de la Tunisie, est mort après avoir été tabassé à coups de barre de fer et de marteau, en plein jour, lors d’une attaque de ces mêmes hordes contre le siège de l'Union régionale de l’agriculture et de la pêche (URAP), syndicat qu’il dirigeait.
En décembre 2012, des énergumènes salafistes armés de couteaux, de barres de fer et de bâtons ont attaqué le siège de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), place Mohamed Ali, et ont fait plusieurs blessés parmi les syndicalistes. Un acte odieux que nous avions dénoncé avec fermeté.
Mais depuis le début de cette année, les violences de ces milices se sont intensifiées :
Le 31 janvier dernier, un meeting du Parti des patriotes démocrates unifié a été attaqué dans le gouvernorat du Kef. Chokri Belaïd n'y est pas allé par quatre chemins pour accuser les salafistes d'être derrière l'attaque de ce meeting, et de dénoncer la connexion entre ces milices et le parti Ennahda. La veille de son assassinat, il a dénoncé, à la télévision, ce "feu vert" donné par Ennahda, parti islamiste au gouvernement, pour des agressions contre les opposants.
Il y a peu, ce 2 février, Ahmed Néjib Chebbi, président du haut comité politique du Parti républicain (Al-Jomhouri) a été séquestré dans une station à Gabès par des membres de ces mêmes milices, alors qu'il quittait un meeting de son parti. La veille, les mêmes scènes de violences à Kairouan : des salafistes ont encerclé un meeting de ce même parti, agressé des participants et empêché des citoyens de rejoindre le lieu du rassemblement.
A Tunis les salafistes ont attaqué le siège central de Nidaa Tounis, et vandalisé un local de ce parti à Kébili.
Avec l'assassinat criminel de Chokri Belaïd, c'est un des porte-voix de la révolution qu’on élimine, pour faire peur.
La LCR condamne fermement l’assassinat politique du camarade Chokri Belaïd, comme elle dénonce les agressions et les violences des groupes salafistes contre tous les démocrates et les partis politiques, même si elle ne partage pas leur politique.
La LCR exprime sa solidarité indéfectible avec touts/TES les militants/TES qui portent les causes justes des travailleurs et des opprimés pour un avenir meilleur et contre tous les intégrismes.
Vive l'aspiration des masses populaires à l'émancipation, à la démocratie et à la dignité!
Vive la révolution des Tunisiennes et des Tunisiens dont rien n’arrêtera l’élan !
Céline Caudron (porte-parole de la LCR/SAP)
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